Évane habite un quartier sordide où règnent la violence et la drogue, un quartier où les rêves sont écrasés sous la misère. Il est épris de Winona, une jeune dance hall queen qui donne son corps en spectacle tous les vendredis soirs chez Slack, caïd du quartier, qui fait régner la terreur avec l’accord tacite des autorités et s’est déclaré « propriétaire » des femmes qu’il exploite. Pour échapper à la rue, Winona a demandé à Évane de l’emmener voir la mer, « là-haut, au bout de l’île ». Les voici liés par un pacte d’espoir contre la violence, la misère et la prostitution. Un jour, eux aussi habiteront les faubourgs chimériques d’Eden Ouest. Pourvu que Slack et ses milices assassines veuillent lâcher sa prise… Commence une relation secrète. Un nouveau rêve se forme, celui d’une autre vie, à deux, ailleurs.
Dans une langue en perpétuelle invention, Les Villes assassines, qui se présente comme la confession d’Évane, et peut-être son testament, raconte cette tentative d’amour au sein d’un monde âpre et corrompu. Une écriture sans détours, une véritable poésie du désespoir.
« Un roman incandescent ! » Raphaël Confiant
Rencontre au Salon du Livre de Paris, mars 2011.
Alfred Alexandre est né en 1970 à Fort-de-France, en Martinique. Après des études de philosophie à Paris, il retourne sur sa terre natale, où il exerce la profession d'enseignant-formateur en français. Son premier roman, Bord de canal (Drapper, 2005) obtient en 2006 le Prix des Amériques insulaires et de la Guyane. Dans la même lignée, Les Villes assassines revendique sa filiation à la littérature américaine plutôt qu’européenne. Plus jeune que les auteurs phares de la créolité, il s’efforce de « sortir l’expression artistique caribéenne, et singulièrement martiniquaise, du questionnement identitaire dans lequel elle est enfermée depuis un demi-siècle ». Son premier texte théâtral, La nuit caribéenne, choisi parmi les dix meilleurs textes francophones au concours général d’ETC Caraïbe en 2007, a été mis scène en 2010. Son deuxième texte théâtral, Le patron, a été présenté en 2009 à Québec au Carrefour international de théâtre, dans le cadre d’une résidence d’écriture organisé par ETC et le Centre des auteurs dramatiques du Québec (CEAD). Alfred Alexandre est considéré comme le chef de file de la nouvelle littérature antillaise.
LES VILLES ASSASSINES, Alfred Alexandre, Écriture, 144 pages, 15,95 €
EN LIBRAIRIE le 12 janvier 2011