Gideon Crew est un héros atypique, quelle a été votre source d’inspiration ?
CHILD : Nous aimons beaucoup écrire les aventures de Pendergast, mais il nous a paru intéressant de créer une autre série avec un héros différent : plus jeune, plus irrespectueux, et peut-être plus iconoclaste encore que Pendergast. Un ancien voleur d’art, qui plus est ! Nous avons aussi repensé la manière de construire les romans mettant en scène Gideon, plus courts, plus linéaires et avec plus d’action.
Comptez-vous faire durer la série des Gideon Crew aussi longtemps que celle des Aloysius Pendergast ?
CHILD : Il y a du mystère autour de cette question, qui vient expliquer pourquoi la série va être limitée en nombre de volumes. Les lecteurs en apprennent d’ailleurs la raison à la fin de
R pour Revanche.
PRESTON : D’un autre côté, dans le troisième tome, qui sera publié en anglais l’année prochaine [et en français à l’automne 2014, NdÉ], un rebondissement déterminera combien de tomes comptera la série.
Dans C comme Cadavre, pourquoi avoir choisi de créer une intrigue autour du terrorisme islamique ?
PRESTON : Mais est-ce qu’il s’agit vraiment de terrorisme ? Ou quelque chose de bien pire ? C’est la clé de l’intrigue dans ce roman.
CHILD : Ces derniers temps, le terrorisme islamique semble être un sujet très – voire trop – à la mode dans les thrillers. Nous avons alors cherché à en détourner les codes et à bousculer les a priori des lecteurs.
Avez-vous fini d’écrire le prochain Gideon Crew ? Que pouvez-vous nous en dévoiler ?
PRESTON : Oui, nous venons juste de finir le troisième volet de la série. Il commence avec le vol spectaculaire du célèbre manuscrit irlandais
Le livre de Kells. De là s’ensuit une aventure en eaux profondes, principalement au large des côtes de Colombie et du Honduras, dans une partie des Caraïbes rarement, voire jamais, visitée par les touristes.
Comment travaillez-vous en binôme ? Avez-vous chacun un rôle spécifique ?
PRESTON : Au fil des années nous avons élaboré une méthode de travail. Nous décidons de l’intrigue ensemble, puis nous choisissons chacun plusieurs chapitres, correspondant à un point de l’intrigue, et nous les écrivons chacun de notre côté. Nous échangeons ensuite les chapitres pour réécrire le travail de l’autre. C’est une étape difficile, où nous sommes souvent en désaccord. Mais, au final, nous arrivons à une meilleure prose à deux que seuls. On pourrait rapprocher cela des partenariats Masaccio et Masolino, Gilbert et Sullivan, ou Elton John et Bernie Taupin. Non pas que nous nous incluions en si auguste compagnie, mais l’idée est qu’un partenariat artistique peut être extraordinairement positif et créatif.
Que faîtes-vous quand vous n’écrivez pas ? (Ou, écrivez-vous tout le temps ?)
PRESTON : Si j’écrivais tout le temps je serais une personne bien ennuyeuse sur laquelle il n’y aurait rien à raconter ! J’ai beaucoup de hobbies : la plongée sous-marine, le ski, l’alpinisme et l’équitation. J’aime également voyager et « J’aime la France et le peuple français ! » [En français, NdÉ]. Il y a des années, quand j’avais dix-sept ans, je vivais et j’allais au lycée à Angoulême. Je suis très heureux que nos livres soient traduits en français. D’ailleurs ceux qui ont lu les Pendergast ont probablement remarqué que notre formidable détective est un grand francophile.
C comme cadavre, PRESTON & CHILD
http://www.editionsarchipel.com/livres/c-comme-cadavre