Yann Queffélec, prix Goncourt 1985 pour Les Noces barbares, célèbre l’homme et le marin, disparu en mer dans la nuit du 12 au 13 juin 1998. Exercice d’admiration, mais aussi de navigation, pour celui qui fut à treize ans le tout jeune équipier de Tabarly, "le sage de l’Océan".
« J’ai connu la légende avant d’approcher l’homme, à une époque où l’homme ne se parait encore d’aucun laurier. On aurait dit Ned, le matelot bravache du capitaine Némo. Des biceps gonflés à crever la peau. Un visage hâlé de bonne épaisseur, marqué de pommettes saillantes.
Son chez lui, c’était l’horizon. C’était toiler la mâture, c’était le prochain mille à courir. Son chez lui, c’était vivre la mer. Il disait : “Je ne fais que vivre la vie comme je l’imaginais.” La belle vie que la vie d’Éric Tabarly, à bord de Pen Duick, face au grand Océan !
Le 13 juin 1998, peu après minuit, en mer d’Irlande, quelque chose lui arriva… Mais qui pouvait empêcher Tabarly d’embarquer pour un dernier verre, un dernier océan, le der des ders ?
Nous voilà bien avancés, avec nos larmes, encore de l’eau, encore l’océan, pour quelle traversée… ? » Yann Queffélec
Éditions l'Archipel/Fayard, 240 pages, 18,50 €
EN LIBRAIRIES LE 4 JUIN 2008
Diogène, le frère diabolique de pendergast, est de retour... Au Museum d'Histoire naturelle de New York, Nora Kelly se prépare à présenter au public le sarcophage de la momie égyptienne Senef. Mais c'est oublier la malédiction qui semble lui être attachée... En effet, plusieurs employés sombrent dans la folie et assassinent leurs collègues.
Pendant ce temps, avec l'aide de ses amis D'Agosta et Constance, Pendergast parvient à s'échapper de prison. Très vite, il comprend que le responsable des meurtres n'est autre que Diogène, son propre frère.
Le soir de l'ouverture de la tombe de Senef, Diogène réussit à enfermer les personnalités présentes dans la salle de la momie. Grâce à un stratagème technologique diabolique, il les oblige à s'entretuer...
Par chance, Pendergast parvient à déjouer son plan et à délivrer les prisonniers. Diogène prend la fuite. Débute alors une course-poursuite qui ménera les deux frères en Italie, au sommet d'un volcan en éruption. Pendergast gagnera-t-il son combat contre son frère diabolique ? Réussira-t-il à prouver son innocence ?
Le Livre des trépassés, Thriller, Éditions l'Archipel, 506 pages, 23,95 €
La première aventure de Pendergast À New York, le Museum d'Histoire naturelle doit accueillir l'exposition « Superstition », consacrée aux croyances mystérieuses de l'humanité. Mais les préparatifs sont troublés par d'épouvantables meurtres : les victimes sont éviscérées à coups de griffes et une partie de leur cerveau manque à l'appel. Y aurait-il un lien avec la statuette Mbwun, dont la découverte a été marquée par la mort des membres d'une expédition dans la jungle amazonienne ? Margo Green, une jeune chercheuse, et l'inspecteur Aloysius Pendergast du FBI, expert en crimes rituels, vont avoir du mal à garder leur sang-froid, d'autant que le meurtrier n'est peut-être pas humain... Relic, Thriller, Éditions l'Archipel, 480 pages, 22,95 €
EN LIBRAIRIES LE 22 MAI 2008
Après avoir travaillé au Museum d'Histoire naturelle de New York, Douglas Preston a collaboré au New Yorker et au National Geographic. En solo, il a écrit trois roman dont Le Codex et T-Rex (l'Archipel 2007 et 2008). Ancien éditeur, Lincoln Child a dirigé une collection de nouvelles et de romans fantastiques. Ensemble, ils ont publié dix romans.
De passage à Paris, pour la sortie des dernières aventures d'Aloysius Pendergast, Le Livre des trépassésécrit avecLincoln Child, Douglas Preston a bien voulu répondre à trois questions.
Pourquoi avoir situé l’intrigue de certains de vos romans, dont celle du Livre des Trépassés, qui vient de paraître, au Museum d’Histoire naturelle de New York ? Le Museum d’Histoire naturelle regorge d’objets fascinants et d’histoires surprenantes. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai pris possession de mon bureau. Il y flottait une odeur étrange de produits chimiques. Je me suis renseigné : les momies étaient entreposées non loin. 20 000 momies originaires non pas d’Égypte mais d’Amérique du Nord et du Sud. Au milieu de la pièce, trônait une très célèbre momie d’un vert éclatant, vieille de 5 000 ans : un Indien trouvé dans une mine de cuivre du Chili. J’étais tellement fasciné par cette momie que je décidai d’effectuer des recherches, puis de consacrer à un article à ce mineur. Lincoln Child m’a aussitôt appelé pour me dire qu’il avait lu mon article et me proposer d’écrire un livre sur le Museum et son histoire. J’ai accepté. Une fois le livre terminé, Lincoln m’a demandé de visiter les lieux. Le problème est que certaines pièces étaient interdites au public. Je lui ai donc fait découvrir le Museum tard le soir, lorsque les bureaux étaient vides. À l’issue de cette visite, il m’a dit : « C’est l’immeuble le plus terrifiant du monde. Il faut absolument que nous écrivions un thriller qui se déroulerait ici. » C’est devenu notre premier livre écrit en commun, Relic, un best-seller adapté au cinéma. Je suis très fier qu’il soit de nouveau disponible en France et j’espère que les lecteurs apprécieront.
De Marie-Antoinette, l’opinion s’est forgé le portrait d’une reine éprise de plaisirs, dont l’égoïsme déclencha la colère populaire. Mais Mirabeau avait vu juste : "Le roi n’a qu’un homme, c’est sa femme." Coupable idéale, calomniée et caricaturée par les intrigants, avant de l’être par l’Histoire, la reine périt broyée par une machine infernale que même le roi n’avait pu arrêter. Conspiration avec des puissances étrangères, recours à des agents secrets, dilapidation des finances nationales, cocarde tricolore foulée aux pieds… Les chefs d’accusation énoncés par les "défenseurs du peuple" ne laissaient guère d’espoir à la "veuve Capet". Depuis plusieurs jours, la reine souffrait d’une hémorragie qui la vidait de ce sang dont les Parisiens étaient avides. Ils n’en furent pas privés : à midi et quart, le 16 octobre 1793, place de la Révolution, le couperet trancha la rose d’Autriche… La France en avait fini avec la monarchie ; en avait-elle fini avec le sang ? Sans complaisance idéologique, Gerald Messadié reconstitue la vie quotidienne de la cour et de la France aux premières années de la Révolution. Il réhabilite une femme à la fois reine, épouse, mère, amante et conseillère politique.
Romancier, historien et essayiste né au Caire en 1931, Gerald Messadié est l’auteur de trois fresques historiques publiées aux éditions Archipoche : Jeanne de l’Estoille (2006), Orages sur le Nil (2007) et Saint-Germain, l’homme qui ne voulait pas mourir (2008).
Archipoche, 550 pages, 8,50 €
EN LIBRAIRIES LE 7 MAI 2008
Le 14 mai 1948 était officiellement proclamée la naissance d’un nouvel État. Promis aux Juifs depuis 1917, ce « foyer national » prend le nom d’Israël et s’établit sur une partie de la Palestine naguère sous mandat britannique. Trois ans après la Shoah, cette renaissance rencontre aussitôt l’hostilité de ses voisins moyen-orientaux. Israël entre en guerre : il n’en sortira plus. Soixante ans après, peut-on poser la question de sa survie ? L’État hébreu, qui n’a jamais connu la paix, n’a pas réglé le différend palestinien, embarrasse ses partenaires et subit les foudres de l’Iran, de la Syrie et du Hezbollah. Israël fera-t-il la démonstration que force fait toujours loi, ou l’Histoire démentira-t-elle ses droits ? Deux observateurs attentifs du monde arabe et d’Israël répondent. De la sortie d’Égypte à la guerre de juillet 2006, leurs vues se confrontent sur le sionisme et l’islamisme, la guerre des Six Jours et les guerres du Golfe, le bilan d’Arafat et celui d’Ehud Olmert. Au-delà des divergences, une interrogation commune : Israël pourrait-il devenir un pays moyen-oriental parmi d’autres ? Inversement, le fait juif peut-il représenter une chance pour ses voisins arabes ?
Théo Klein, né à Paris en 1920, avocat aux barreaux de Paris et de Jérusalem, fut l’un des responsables de la Résistance juive sous l’Occupation. Président du Conseil représentatif des institutions juives de France de 1983 à 1989, figure majeure du judaïsme libéral, il est l’auteur du Manifeste d’un juif libre et de Sortir du ghetto ? (Liana Levi, 2002 et 2008). Antoine Sfeir, né à Beyrouth en 1948, est politologue et journaliste. Directeur des Cahiers de l’Orient, il préside le Centre d’études et de réflexions sur le Proche-Orient et enseigne la géopolitique au Celsa. Parmi ses derniers ouvrages, Tunisie, terre de paradoxes (l’Archipel, 2006) et Brève Histoire de l’islam à l’usage de tous (Bayard, 2007).
Éditions l'Archipel/France Culture, 240 pages, 18,95 €
EN LIBRAIRIES LE 23 AVRIL 2008
Retrouvez Théo Klein et Antoine Sfeir dans l'émission "Du grain à moudre" sur France Culture, le 1er mai à 17h00.
Ancien pilote de guerre en Irak, Roy Kruger a un grand défaut : il s'ennuie vite. C'est à Buenos Aires, en Argentine, qu'il décide de s'installer et d'ouvrir un restaurant de fruits de mer. Une façon comme une autre de continuer à exercer sa passion du pilotage, puisqu'il va lui-même se fournir dans l'Atlantique, de l'autre côté de la Cordillère... Un jour, Roy accepte d'emmener un aventurier dans son hydravion. Sans le savoir, il vient de tomber dans un piège redoutable, car ce Juan Piedra, une tête brûlée plus connue sous le surnom d'« El Lobo », est un pilleur de tombes d'un genre particulier. Ancien tortionnaire sous la dictature argentine, il se propose de profaner le mausolée d'Eva Peron, qui recèlerait rien moins qu'un fabuleux trésor nazi... El Lobo n'ignore qu'une chose : son pilote est certes un as de l'aviation, mais aussi un ex-agent des services spéciaux américains, bien décidé à ne pas le laisser faire... Dans une Argentine en proie à la crise économique, où rôdent les fantômes du nazisme et de la dictature militaire, un duel sans merci se prépare...
Né à Paris en 1945, ancien correspondant de l'Agence France Presse à Buenos Aires, Jacques Kaufmann est l'un des rares journalistes à avoir interviewé des membres des services spéciaux argentins en activité. Pilote émérite, auteur d'enquêtes (L'Internationale terroriste, Presses de la Cité, 1977) et de thrillers aéronautiques (Otages des Andes, Altipresse, 2006), il s'inspire d'univers qu'il connaît bien : le ciel, les salles de rédaction et les services secrets. Depuis son départ de l'AFP, il partage son temps entre Paris et le Chili.
L'Archipel, 322 pages, 19,95 € EN LIBRAIRIE LE 14 avril 2008
« Je voulais me faire exister pour les autres en leur communiquant, de la manière la plus directe, le goût de ma propre vie : j'y ai à peu près réussi » , estime Simone de Beauvoir (1908-1986) dans Tout compte fait, au terme d'une entreprise autobiographique sans équivalent dans son siècle. Fut-elle toujours fidèle à cette volonté ? Manifesté dès l'enfance, son appétit de vivre, de lire et d'écrire aura poussé l'auteur du Deuxième Sexe à accueillir l'ambiguïté, la contradiction, parfois même la duplicité comme autant d'expériences de soi. Jusqu'au dégoût lorsque, à l'approche de la vieillesse, Sartre lui-même vint à lui manquer : n'était-il pas son lecteur capital ? Avec leurs miroirs déformants, leurs trompe-l'œil, leurs faux espoirs et leurs désespoirs, les textes de Beauvoir sont une matière vivante arrachée à « cette mine d'or [...], toute une vie à vivre ». Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Le projet d'une œuvre - vie, insiste Jean-Luc Moreau dans ce récit d'un combat mené depuis l'adolescence pour opposer le « goût de soi » aux stéréotypes. Et si Beauvoir tout entière était bien dans ses livres ? À notre époque d'identification aux images et d'uniformisation du goût, se pourrait-il qu'ils redonnent sens et actualité à l'existentialisme ? C'est tout l'enjeu de ce portrait biographique, qui place Simone de Beauvoir à l'épreuve d'elle-même et face aux exigences de sa liberté.
Essayiste, nouvelliste, traducteur, né en 1947, Jean-Luc Moreau est le théoricien de la « Nouvelle Fiction », auquel il a consacré un ouvrage fondateur (Critérion, 1998). On lui doit l'album Le Paris de Jean-Paul Sartre et de Simone de Beauvoir (chêne, 2001), ainsi qu'une étude remarquée, Sartre, voyageur sans billet (Fayard, 2005).
Écriture, 370 pages, 22 €
EN LIBRAIRIE DEPUIS JANVIER 2008