« Je me rappelle très bien le choc que fut la découverte de D'un château l'autre ou de Nord, en 1957 et 1960. Dès la publication d'extraits dans la NRF, j'ai senti qu'il se passait quelque chose d'essentiel. Depuis, ma fréquentation de l'œuvre de Céline n'a pas cessé. Malgré sa réputation d'infréquentable, alors que son biologisme - ainsi qu'il faudrait définir son racisme - me paraissait en total désaccord avec son génie d'écrivain, j'ai persisté à l'admirer avec constance.
Je sais que cela prendra encore un siècle ou deux, mais il faut débarrasser Céline de ses oripeaux de fou vociférant et, cela va de soi, de son antisémitisme. L'image qui prédominera alors sera celle d'un Céline enfantin. Car c'est sans doute ainsi qu'il faut le voir : un enfant innocent perdu dans un monde coupable. » Ph. S.
De son premier article consacré au « rire de Céline » dans les Cahiers de l'Herne (1963) aux Voyageurs du Temps (2009) dont il est un des passagers, Philippe Sollers n'a cessé d'affirmer sa fidélité au « bouc émissaire ». Ce volume regroupe l'ensemble des textes qu'il a consacrés à l'humour de Céline, à son « rendu émotif interne », à sa lutte avec le démon et à la « trilogie allemande », part la plus révolutionnaire de son œuvre.
CÉLINE, Philippe Sollers, Écriture, 110 pages, 14,95 € Collection « Céline & Cie », dirigée par Émile Brami.
EN LIBRAIRIE LE 16 OCTOBRE 2009
À noter : la parution concomitante des Lettres à Joseph Garcin (1929-1938), réunies et présentées par Pierre Lainé (Écriture, 130 pages, 15,95 €)
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