Intouchable, celui que Francis Jeanson avait surnommé « le grand prêtre de la morale absolue » ? Infaillible, celui qui refusa de succomber aux sirènes du compagnonnage politique ? Inattaquable, celui qui n'a cessé d'attirer les objections des intellectuels de son temps ?
Journaliste engagé et auteur discuté, Albert Camus (1913-1960) n'a cessé de susciter des polémiques dont le Nobel de littérature, attribué en 1957, ne l'a pas protégé. Mais, si l'on se souvient de sa dramatique rupture avec Sartre au sujet de L'Homme révolté, d'autres controverses – avec André Breton, Roland Barthes, Georges Bataille ou Raymond Guérin – sont tout aussi caractéristiques du débat sur la révolte humaine propre aux années 1950.
L'aura qu'une certaine postérité lui a conférée, Camus n'en a pas toujours joui de son vivant, lui dont furent parfois mises en cause l'honnêteté intellectuelle, la rigueur morale ou la déontologie. Le temps n'est-il pas venu de « désenclaver Camus de son mythe » pour le rendre à lui-même ? Tel est l'objet de l'enquête menée par Jean-Luc Moreau, qui replace l'auteur des Justes et de La Peste face à ses contradicteurs, confrontant ses répliques à leurs critiques.
CAMUS L'INTOUCHABLE, Jean-Luc Moreau, Écriture, 260 pages, 18,95 €
EN LIBRAIRIE LE 6 JANVIER 2010
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